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mercredi 24 octobre 2012

Cpte rendu séance du vendredi 4 octobre 2012

Réunion du 4 octobre 2012


Sont présents : Noël, Monique, Suzanne, May-Ca, Marcel, Marie-Agnès, Maryse, David et Christine.

Nous accueillons une nouvelle adhérente, Monique Sneider, qui se présente comme auteur, peintre et journaliste. Elle a écrit ses souvenirs dans plusieurs livres, dont le premier Une scorie de la guerre relate son enfance (de 5 à 10 ans) dans la résistance. Elle lira à la fin de la séance un passage de son premier livre.

Nous travaillons aujourd'hui autour du poème « A la nue accablante tu », de Mallarmé. Poème qui devait être abordé l'année dernière chez Pierre et qui n'a finalement pas été traité. Même si la poésie hermétique de Mallarmé ne fait pas l'unanimité à la Maison des Poètes ce jour, nous décidons de la travailler un peu quand même.

Je rappelle une fois de plus à tous les membres que je suis dans l'attente de propositions d'animation de séance. Vous êtes tous les bien voulus pour prendre la parole et présenter un poète ou une thématique ou simplement lire des textes... Manifestez-vous sans scrupule !

« Il doit y avoir toujours une énigme en poésie », dit Mallarmé. « La jouissance du poème sera faite de deviner peu à peu. »
Sonnet hermétique, obscur et sibyllin. Grande liberté au niveau de la syntaxe (disloque les mots selon le désordre du naufrage).
« L'écrivain n'a jamais convenu aux règles exactes de la langue qu'il connaissait mieux que nous »

Paradoxe mallarméen : conflit entre vouloir taire et devoir dire
Je pense que la place qu'occupe le sonnet dans le recueil éclaire le poème. Car Mallarmé tenait à l'organisation de ses œuvres. « Un livre, je ne les aime pas épars et privés d'architecture » (1897)
Poésies de 1899 est un recueil de 15 poèmes. Une page blanche ouvre le recueil, c'est un poème fait de silence et de blanc. Un pro-logue, un poème avant tout poème. / « Salut », premier poème, un sonnet qui commence sur le thème du blanc : « Rien, cette écume, vierge vers ». / « A la nue accablante tu », avant dernier poème, un sonnet. / Un poème épilogue qui referme le recueil : « Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos. »
J'ai donc voulu rapprocher le second et l'avant dernier poèmes : forme identique du sonnet, du vocabulaire et de la thématique (navigation du poète)

« Salut » offre l'image joyeuse d'un bateau en pleine course, sur lequel le poète fend les vagues avec ses amis, lui seul debout sur la poupe, eux se groupant sur l'avant. Dans « A la nue », l'image de la navigation du poète se termine par le naufrage du poète Odyssée, privé de ses compagnons, et par sa propre disparition élocutoire. L'échec suit inexorablement l'envolée poétique (« une belle ivresse m'engage » : le naufrage des aspirations absolues est inscrit dans le départ même. L'idéal est hors d'atteinte.
Le poète s'efface pour laisser l'initiative aux mots : « l’œuvre pure implique la disparition élocutoire du poète, qui cède l'initiative aux mots, par le heurt de leur inégalité mobilisés »

Le mythe d'Odyssée ( épisode du chant des sirènes) traverse littéralement le poème et en constitue l'ossature.

Après l'explication littéraire de Christine, que nous n'allons pas détailler ici, Marcel nous propose son analyse personnelle du poème en question.
« je voudrais, dit-il, signaler au préalable un double impératif catégorique à quiconque souhaite aborder et comprendre tant soit peu-à défaut d'apprécier- cette énigmatique poésie moderne : la situer d'abord dans la permanente mutation esthétique du XX° siècle ; puis admettre, comme les linguistes, l'étrangeté inhérente à toute langue, essentiellement utilitaire et arbitraire et, par conséquent, l'inadéquation fondamentale qui existe entre elle et la réalité qu'elle prétend exprimer.
La poésie moderne s'efforce de résoudre cette inadéquation : « A la nue » est un exemple de cette tentative. Chemin faisant, dans l'analyse linéaire de ce poème- considéré, à tort ou à raison, comme obscur, voire hermétique, je confirme bon nombre de remarques judicieuses notées par Christine. Je me démarque d'elle pourtant quant à la nature du commentaire qu'elle a utilisé : par les recours multiples aux références historiques, culturelles, entre autres, il conviendrait aussi à tout poème classique.
Or, il me semble que la plupart des poèmes de la poésie moderne sont en quelque sorte des huis clos privés de toute référence au monde extérieur. Ils n'existent que par et pour eux-mêmes. Les mots qui les composent sont affranchis de la fonction utilitaire à laquelle le langage courant les soumet. Leur sens découle uniquement des relations variées (j'en détaille sept principales utilisées par Mallarmé dans « A la nue ») qu'ils instaurent entre eux au sein du poème.
Il est donc inutile de les traduire, de recourir aux synonymes, à des interprétations -toutes concevables d'ailleurs- mais dérisoires, somme toute, car l'essentiel est ailleurs : dans le monde inédit, sur-réel qui jaillit de ces mots et n'existe que par eux.
Dans « A la nue », Mallarmé peint ainsi non la réalité proprement dite, mais les effets qu'elle produit : certes « ces aboli(s) bibelot(s) d'inanité sonore » défient le néant sur lequel la quête absolue de Mallarmé risque de déboucher, mais ils témoignent aussi d'un art consommé du symbole . Celui de la création littéraire avortée, en l'occurrence.
En guise de conclusion ouverte, je soumets à notre considération l'idée de compléter cette analyse de « A la nue » par une réflexion sur les risques et les enjeux de la poésie hermétique. »

« J'ai rédigé, à titre d'intervenant, ces lignes entre guillemets. Les points de vue qu'elles expriment n'engagent que moi- même (Marcel André).
Je remercie Christine, notre Présidente, de m'avoir accordé l'occasion et le plaisir de commenter avec elle ce beau poème de Mallarmé. Je lui rends la parole qu'elle a bien voulu me prêter »

Je réserve une petite demi-heure pour que David présente son livre Bleus. Mais il ne se sent pas d'enchaîner avec sa lecture... Nous espérons qu'une prochaine séance lui sera plus propice.

Noël et Monique se partagent donc le temps qu'il reste pour s'exprimer et présenter un peu de leur travail, pour notre plus grand plaisir !

Je rappelle que notre prochaine séance de poésie est exceptionnellement fixée au vendredi 16 novembre. Nous nous proposons d'écrire un petit texte sur le « souffle ». A vos plumes !

La Présidente